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◊ 2015-08-07 06:23 |
![]() Réalisé aux studios Pathé-Natan de Joinville-le-Pont, ce film est le premier dirigé par Jacques Tourneur, revenu des USA avec son père Maurice dont il avait été l'assistant, entre autres choses — Jacques a dû apprendre à peu près tous les métiers du film. Il ne fera finalement en France que quatre films avant de retourner aux États-Unis pour y mener la carrière que l'on sait. Tout ça ne vaut pas l'amour est une comédie à l'argument simple : Jules, pharmacien et vieux garçon (Marcel Lévesque) recueille par hasard une jeune fille en détresse, Claire (Josseline Gaël), dont il finit par tomber amoureux, ce qui lui fait faire bien des choses, dont apprendre à conduire (voir photos). Hélas pour ses amours, Jules a pour voisin un vendeur de TSF, Jean (Jean Gabin)… Au passage, Jacques Tourneur révèle ici son sens de la composition de l'image et de l'usage de la profondeur de champ, ![]() ![]() et son goût pour les ambiances étranges (même si ce sont des moments brefs), et un grand talent de monteur (la scène de l'ivresse de Jules dans la guinguette est assez géniale, de ce point de vue). Si l'histoire s'étire parfois un peu, on a de jolis temps forts, parmi lesquels une fête foraine ![]() ![]() ![]() avec ses autos tamponneuses. Où en étais-je ? Ah oui, donc, bref, les choses vont leur bonhomme de chemin vers l'inévitable épilogue, car pour Claire, ![]() … entre Jules et Jean… ![]() … y a pas photo. Notons que si la comédie contient quelques moments frôlant le noir, elle ne vire pas à la tragédie (ce que pouvait appeler l'histoire) et se termine même plutôt pas trop mal pour Jules qui, s'il ne peut réaliser son amour, échappe à la complète catastrophe en différant son mariage avec la mère de Jean, la terrible Maddy Berry. Maddy Berry (Mme Cordier) fait un grand numéro avec Jane Loury (Léonie la bonne tyrannique du pharmacien). Jean Gabin a finalement peu à faire, il le fait bien. Quant à Josseline Gaël qui est mignonne comme un cœur, on lui demande principalement d'être jolie, gentille, boudeuse une fois ou deux, aimable et souriante, ce dont elle se tire à merveille car elle est mignonne comme un… Oh mais je l'ai déjà dit. Elle m'a complètement idiotisé ou bien ? (Comment ça, "le terrain était favorable" ?) Notons que l'actrice n'en était pas à ses débuts, elle qui au moment du tournage avait… Quoi ? 14 ans ?! Oh mais… Mettons que j'ai rien dit. (Si : on la reverra, spécialement belle, grave et tendre, dans Monsieur Personne avec Jules Berry, son bientôt mari.) Enfin, c'est la seule fois que j'ai vu Marcel Lévesque, "acteur de caractère" que j'ai vu tenir de brefs mais inoubliables rôles de composition chez Guitry, Pottier et d'autres, c'est l'unique fois, disais-je, que je l'ai vu occuper le premier rôle d'un film. Il nous fait ça très bien. French comedy verging from time to time towards drama but without stepping in it. Jacques Tourneur, for his first directing effort, shows already a great deal of talent and mastery. Unfortunately for the French cinema, Jacques Tourneur within four years will return to the USA to make many films, among which some masterpieces, like Cat People / La féline or Out of the Past—while his father, Maurice, will choose to stay in France where he'll end his distinguished career. (Corrigé pour rajouter les onze "L" manquants. Saoperie de cavier !) -- Last edit: 2015-08-07 15:31:35 |